Aller en visite, pour écouter ou seulement pour communiquer ?

Communiqué de presse

Aller en visite, pour écouter ou seulement pour communiquer ?

La visite ministérielle qui est annoncée pour le jeudi 4 mai 2023 au lycée Palissy de Saintes se fait de manière très paradoxale sur la thématique des enseignements professionnels, alors même que le gouvernement porte des coups très rudes aux lycées professionnels :

– en orientant de plus en plus les formations vers la satisfaction des besoins des entreprises d’un territoire ;

– en diminuant les heures d’enseignements, aussi bien dans les disciplines générales que dans les disciplines professionnelles ;

– en multipliant les modalités d’apprentissage dans une même classe (mixité des publics) ;

– en utilisant le vocabulaire des centres de formation d’excellence (chef-d’œuvre) mais en le vidant de sens ;

– en augmentant les contenus de formation, mais en diminuant le temps des apprentissages.

Le contexte national est à la restriction des moyens humains pour l’école : plus de 1500 postes de personnels enseignants seront supprimés l’année prochaine, à l’école publique. Des logiques budgétaires à courte vue prévalent sur les considérations pédagogiques, comme le montre la suppression de la technologie en Sixième, choix contraire aux enjeux de demain, dans lesquels la technologie jouera un rôle renforcé.

De plus, nous, parents, sommes inquiets pour nos enfants. Fragilisés psychologiquement par les périodes de COVID vécues depuis maintenant 3 ans, ils ne trouvent pas au sein du système éducatif et cela dès la maternelle les moyens suffisants pour être aidés : manque de psychologues, de médecins scolaires, manque de places dans des structures adaptées… Dispositifs pourtant vantés par le Ministère pour favoriser l’inclusion scolaire.

Cette politique régressive trouve ses conséquences localement.

Dans la plupart des établissements du Secondaire de Saintes, les heures d’enseignement allouées (dotations horaires) sont déjà devenues insuffisantes, la situation poursuivant sa détérioration d’une année à l’autre. Des dispositifs, pourtant prévus dans les textes officiels (heures d’orientation, …), ne peuvent être mis concrètement en place : les établissements doivent faire des arbitrages, engendrant des renoncements qui se font aux dépens des élèves. Les moyens humains qui étaient affectés aux remplacements d’enseignants ont été tellement asséchés que les remplacements non assurés conduisent à des pertes d’heures qui créent des inquiétudes légitimes concernant la préparation aux épreuves du baccalauréat. Les parents s’interrogent donc sur la mise en place réelle de l’annonce gouvernementale promettant que chaque enseignant absent serait remplacé à compter de septembre 2023.

Alors que des fermetures de classes sont attendues dans le Secondaire, et qu’en Primaire des écoles du centre-ville restent sur la sellette, se dessine désormais la fermeture-fusion du Centre d’Information et d’Orientation (CIO) de Saintes avec celui de Saint-Jean-d’Angély, ce qui mettra en difficulté nombre de jeunes dans la définition de leur parcours scolaire et la préparation de leur avenir professionnel.

Le Conseil local FCPE de Saintes se mobilise, ce 4 mai 2023, pour contribuer à ce que les ministres ne ferment pas les yeux sur les conséquences dramatiques pour notre jeunesse des choix actuellement effectués, et pour exiger une autre politique éducative : le système éducatif doit être pensé, financé, reconstruit autrement, avec un projet de société tourné vers le progrès et la véritable ambition de favoriser la réussite et l’épanouissement de tous les élèves.